Tous les résumés et les fiches complètes des résultats des expérimentations 2013 du GRAB sur l’environnement et la biodiversité fonctionnelle, en maraîchage, arboriculture et viticulture biologiques.

Maraîchage bio: Résultats d’expérimentations GRAB 2013

La biodiversité fonctionnelle consiste à favoriser autour des cultures, des espèces végétales qui vont attirer, héberger et nourrir les insectes auxiliaires indigènes participant au maintien des populations de ravageurs sous le seuil de nuisibilité économique.

  • Favoriser les punaises mirides en bio – GRAB 2013

Les punaises prédatrices de la famille des mirides (sous famille des Dicyphinae) sont présentes naturellement dans la zone méditerranéenne où elles jouent un rôle important dans la régulation naturelle de différents ravageurs. Le GRAB a démarré depuis 2007 des essais de biodiversité fonctionnelle. L’objectif est, grâce un choix judicieux de plantes-hôte et à la mise en place de bandes florales adaptées aux attentes et contraintes des producteurs, de renforcer la présence de ces mirides auxiliaires et de permettre leur présence de façon précoce à proximité des cultures. De nouvelles bandes ont été plantées en 2012 sous les abris, pour renforcer encore la proximité avec la culture, et ménager aux Dicyphus des conditions d’hibernation moins rigoureuses qu’en extérieur. Le suivi continue donc en 2013, notamment pour suivre les populations de Dicyphus et Macrolophus au cours de l’hiver. Les deux stratégies (bandes annuelles ou pérennes) ont donné des résultats très prometteurs. Calendula officinalis (pour Macrolophus pygmaeus) et les Géraniacées (pour Dicyphus errans) ont abrité de nombreux Dicyphinae. Même en l’absence de proies, D. errans et M. pygmaeus ont survécu et se sont multipliés sur les bandes en hiver. Pour les deux espèces, des larves ont pu être observées au tout début du printemps, ce qui est particulièrement intéressant vis à vis de la régulation précoce des premiers ravageurs. Le choix de l’aménagement doit absolument être discuté avec le producteur pour tenir compte de ses contraintes (quel désherbage ?, type d’abri, chauffage ou non, …). Les bandes pérennes de Géraniacées ont l’avantage d’être des aménagements sur le long terme, qui ne nécessitent guère d’entretien, une fois implantées. Les bandes annuelles nécessitent un peu plus de travail pour être arrachées et re-semées, mais présentent le grand avantage de forcer le transfert entre la bande et la culture.[L13PACA01]

>>Fiche-Résultat-Expérimentation_BiodiversitéAcariens_GRAB_2013

  • Favoriser les auxiliaires contre puceron du melon – GRAB 2013

Essai CTPS sur le domaine expérimental de l’INRA : bandes fleuries

L’objectif de cet essai est d’étudier des dispositifs favorisant les auxiliaires naturels contre les pucerons, qui sont parmi les principaux ravageurs dans le Sud de la France, en particulier sur melon (pour lequel aucun produit phytosanitaire n’est autorisé en AB). Cet essai s’inscrit dans un réseau d’expérimentations (avec l’INRA d’Avignon, le CEFEL) financées pendant 3 ans par le CTPS Parcel-R. D’après les résultats de cet essai, il apparait que les deux types d’aménagements sélectionnés (bandes fleuries et bandes enherbées) et mis en place ont abrité plus de biodiversité fonctionnelle que la végétation spontanée. Le mélange fleuri a attiré plus d’auxiliaires au total et plus d’auxiliaires spécifiques du puceron que la bande enherbée. Ces résultats confirment les observations de la bibliographie selon lesquelles les mélanges fleuris fournissent des sources de nourriture (nectar, pollen) par complémentation et supplémentation (proies alternatives) susceptibles d’attirer un grand nombre d’auxiliaires différents. En effet les périodes de floraison des différentes espèces se sont étalées sur la saison et on a aussi observé beaucoup de pucerons spécifiques du bleuet. De plus, des auxiliaires étaient présents dans les premières aspirations effectuées avant même la plantation du melon. Les conditions étaient donc favorables à une régulation naturelle du puceron par les auxiliaires naturels provenant des aménagements. Les observations de la pression d’Aphis gossypii ont montré une très forte hétérogénéité des effectifs de pucerons sur la parcelle dès la première observation. Des effectifs très élevés ont été observés sur la parcelle à proximité des bandes fleuries, largement supérieurs aux effectifs observés sur la parcelle à proximité des bandes enherbées et sur la parcelle à proximité du sol nu. Cette forte pression est difficile à expliquer et complique l’interprétation des effectifs d’auxiliaires aspirés et observés sur la parcelle. Effectivement, les effectifs totaux d’auxiliaires et d’auxiliaires spécifiques du puceron sur la parcelle à proximité des bandes fleuries sont significativement plus importants que dans les autres parcelles à proximité de la bande enherbée et du sol nu. Mais il est difficile de différencier l’influence des bandes fleuries sur l’augmentation des effectifs d’auxiliaires, de la plus forte pression de pucerons qui aurait aussi pu attirer plus d’auxiliaires. De plus, les pucerons ont été entièrement régulés et rapidement (20j) sur la totalité de la parcelle de la même façon pour le melon BF que pour le melon SN. Des prédateurs et des parasitoïdes du puceron ont aussi été retrouvés dans la parcelle témoin, sans aménagements aux abords. [L13PACA02]

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_Puceron – GRAB 2013

Essai AGATH en parcelle commerciale : bandes fleuries

Le dispositif et les méthodologies d’observation de cet essai sont très proches du précédent, mais seule la modalité bandes fleuries est étudies, en parcelle commerciale. Cet essai s’inscrit dans le CASDAR AGATH (Gestion agro-écologique du puceron Aphis gossypii et du thrips Thrips tabaci en culture de melon ou de poireau) porté par le CTIFL. L’essai réalisé cette année a permis de montrer que l’implantation des bandes fleuries doit être soignée : des faux semis, une irrigation doivent être mis en place pour améliorer leur installation et ainsi optimiser leur potentiel régulateur. Même si la bande n’a pas été « optimale », elle a quand même hébergé de nombreux auxiliaires et assez peu de phytophages. La bande fleurie semble avoir renforcé la présence des Aeolothrips et des Coccinellidae dans la parcelle de melon. Elle a en outre permis une présence continue des auxiliaires dans la culture, alors que les auxiliaires ne colonisent la parcelle témoin qu’une fois les pucerons installés dans la culture. L’ACP montre en outre que la bande fleurie a modifié l’entomofaune dans le melon (plus de variabilité, et plus d’auxiliaires dont les Coccinellidae). L’attaque de pucerons a été limitée cette année, ce qui n’a pas permis de voir le réel impact des auxiliaires sur les populations de pucerons. Cette première année d’essai est très encourageante car elle montre un fort potentiel des bandes fleuries à héberger des auxiliaires variés contre pucerons. [L13PACA01]

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_Puceron – GRAB 2013

  • Gêner l’installation des pucerons sur melon – GRAB 2013

Les plantes répulsives sont des plantes perturbant l’installation des ravageurs dans les cultures à travers la production et l’émission de composés organiques volatils (COV). De nombreux ravageurs, dont la plupart des espèces de pucerons, réagissent en effet aux odeurs émises par certaines plantes et utilisent cette information chimique pour localiser et sélectionner leurs plantes-hôtes. Le puceron Myzus persicae est par exemple attiré par l’odeur de ses plantes-hôtes mais son comportement de recherche peut être affecté par les COV émis par certaines plantes situées à proximité. Les plantes aromatiques ainsi que celles de la famille des Lamiaceae et des Alliaceae sont celles qui produisent des composés répulsifs et qui peuvent potentiellement être utilisées pour contrôler les populations de ravageurs. Valorisables ou non commercialement et sans effet négatif sur les cultures, les plantes répulsives peuvent être introduites à proximité ou au sein-même des parcelles cultivées. Les travaux sont menés avec l’appui scientifique de l’UMR PSH de l’INRA de Montfavet qui dispose d’une expertise sur le pathosystème poivron-Myzus persicae. L’objectif de cette année est d’évaluer l’intérêt de plantes répulsives (romarin) au sein d’une culture de melon, pour limiter la colonisation et la multiplication des pucerons. L’attaque très faible en pucerons cette année rend l’interprétation des résultats difficile. L’effet du romarin n’est pas net : il semble défavoriser les pucerons côté Nord, et les favoriser côté sud. Les auxiliaires (à part peut-être les Chrysopidae) ne semblent pas affectés part la présence des romarins. [L13PACA02]

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_PlantesRepulsivesPuceron – GRAB 2013

Arboriculture bio : Résultats d’expérimentation GRAB 2013

  • Lutte biologique contre le carpocapse par conservation – GRAB 2013

En 2013 des abris à auxiliaires (cartons ondulés dans des pots de fleurs) ont été posés dans les arbres pour augmenter les taux de prédation des œufs de carpocapse. Les premières observations sur œufs de carpocapse ou sur le taux de fruits piqués n’ont pas permis de distinguer les arbres avec ou sans abri.  Cependant, les populations de forficules sont globalement très élevées sur la parcelle.[A13PACA08]

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_BandesFloralesCarpocapse_GRAB_2013

  • Inule et mouche de l’olivier – GRAB 2013

Le GRAB est partenaire de l’INRA pour ce projet visant à mieux connaître le cortège des insectes parasitoïdes communs à l’olivier et à l’inule. La détermination des espèces de micro-hyménoptères, incomplète jusque là, montre des relations écologiques plus complexes que supposées, et un lien pas toujours direct entre les deux plantes associées. [A13PACA-Olive]

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_MoucheOlive_GRAB_2013