En melon de plein champ, les stratégies de contrôle des pucerons en AB ne sont pas encore pleinement opérationnelles (nombreuses variétés sans gène VAT, biodiversité fonctionnelle pas encore aboutie, pas de produits homologués). Dans le cadre du projet AGATH et dans l’attente de l’homologation définitive du Pyrévert, le GRAB a testé une stratégie basée sur l’application d’argile, sensée gêner l’installation des premiers pucerons dans la culture de melon. Des essais menés sur poireau en Normandie ont déjà montré le potentiel de l’argile pour limiter l’attaque des thrips. En outre, des modalités à base d’azadirachtine (produit Oïkos) ont été testées, car cette matière active, déjà homologuée en arboriculture contre pucerons, pourrait se montrer très intéressante en maraîchage.

Les essais défavorisés par les conditions climatiques

Les populations de pucerons ont été faibles cette année, en raison des conditions météorologiques très chaudes, pendant une période anormalement longue. C’est pourquoi les conclusions devraient être prises avec précaution. Néanmoins, il a été possible de discerner des tendances. Dans les conditions de l’essai de cette année, à savoir une installation rapide des pucerons, puis des effectifs très faibles en culture, ni l’argile, ni le Pyrévert n’ont semblé apporter de protection satisfaisante contre les pucerons. Les traitements à l’argile n’ont pas modifié le rendement total commercialisable, ni le poids moyen des melons récoltés. Certains melons ont du être brossés avant la commercialisation pour enlever les traces blanches d’argile, ce qui a entraîné un surcoût de main d’œuvre.

La plus faible dose d’Oïkos (0,75 l/ha) n’a pas été suffisante pour assurer une bonne protection. Les deux doses (1l/ha et 1,5 l/ha) d’Oïkos ont montré des résultats plutôt bons (efficacité jusqu’à 70 %). Sur une base d’un traitement hebdomadaire, l’Oïkos à 1l/ha a du être suffisant pour une bonne protection contre les pucerons. Pour des traitements plus espacés (2 semaines pour exemple), l’Oïkos à 1,5 l/ha a semblé être plus pertinent. Aucune phytotoxicité due à l’Oïkos n’a été observée, quelle que soit la dose.