Améliorer la résilience de systèmes maraîchers bio sous abri

La conception de systèmes agroécologiques adaptés à la production de légumes bio sous serre répond à un enjeu important de réduction de l’impact de ces systèmes sur l’environnement. Ces systèmes, conçus pour être résilients en favorisant la biodiversité aérienne et tellurique, peuvent également contribuer à une plus grande autonomie des producteurs vis-à-vis des intrants extérieurs, et doivent préserver le potentiel productif et économique du système.

L’essai mis en place sur la station expérimentale du GRAB pour 3 ans dans 2 tunnels vise à comparer un système « classique » à un système innovant, où 3 leviers principaux sont mobilisés : l’utilisation de bandes fleuries en bord de tunnel pour favoriser la biodiversité fonctionnelle, la complexification du système de culture en cultivant plusieurs espèces de façon simultanée (mélange de 2 espèces en été tomate+concombre en 2018, mélange de 4 espèces en automne), l’utilisation de « mulch de transfert », matière organique végétale épandue en couche de plusieurs centimètres sur le sol.

 

Vue de l’essai GreenResilient (été 2018)

Vers un système de production de légumes bio plus écologique sous serre : Gestion des maladies et des ravageurs sur les cultures d’été :

Le système de culture le plus innovant INN (bande fleurie + association de cultures + mulch de transfert) s’est montré plutôt intéressant pour la gestion des ravageurs sur tomate. Les populations d’auxiliaires au sol (araignées  et staphylins), et dans la végétation de la culture (punaises prédatrices, parasitoïdes, staphylins) sont dans l’ensemble supérieures dans la modalité INN, comparée à la modalité BAU. La régulation de Tuta, principal ravageur de la tomate, est plus efficace dans la modalité INN, avec une forte réduction des dégâts sur fruits. La cladosporiose est la seule maladie ayant touché la tomate. Les symptômes sur feuilles sont plus importants pour la modalité INN, mais cela semble attribuable à un tunnel globalement plus touché.

Performances agronomiques de différents systèmes de cultures

L’association de cultures s’est avérée globalement neutre sur la productivité par plante de la tomate, qui est de l’ordre de 11 kg/plante, que la tomate soit cultivée seule ou en association avec le concombre. L’impact du mulch de luzerne est quant à lui très positif, avec 13 kg/plante. A l’inverse, la productivité des concombres est moindre sous mulch de luzerne que sur paillage plastique, avec 8,5 et 10,7 kg/plante respectivement. L’effet négatif sur le concombre est attribué à un moindre réchauffement du sol et à un sol trop humide avec le foin au démarrage de la culture. Globalement, la biomasse sèche totale (fruits + parties aériennes des plantes) produite sur les différentes modalités est de 1,2 kg/plante pour l’association tomate + concombre sur plastique, 1,27 pour la même association avec foin de luzerne (INN) et 1,33 pour la tomate seule sur plastique (BAU).

Pour plus d’informations  :

Résultats 2018_Geenresilient