Tous les résumés et les fiches complètes des résultats des expérimentations 2012 du GRAB sur la protection des cultures et la gestion des bioagresseurs, en maraîchage, arboriculture et viticulture biologiques.

Maraîchage bio: Résultats d’expérimentations GRAB 2012

  • Mildiou de la laitue : Bremia lactuca – GRAB 2012

Cet essai consiste à tester différents extraits de plantes (saule, prêle, bourdaine), dans le cadre de protocoles communs au sein d’un programme CASDAR porté par l’ITAB. Ce programme concerne plusieurs cultures (vigne, pomme, laitue) et vise à acquérir des références sur l’efficacité et la composition d’extraits de plantes susceptibles d’être utilisés en tant que PNPP. La pression Bremia a été forte cette année. Les conditions climatiques chaudes et relativement humides ont été favorables au développement du mildiou. L’attaque de pucerons a été très forte et homogène. Une grande partie de la récolte n’aurait pu être à cause d’une présence trop importante de pucerons. Dans ces conditions de pression forte, le Cuivrol apporte une protection limitée (45% d’efficacité), à la dose totale de cuivre métal égale à 2,88kg/ha. Le Cuivrol à cette dose n’a fait preuve d’aucune phytotoxicité. Les extraits de plantes (saule, prêle, bourdaine) n’ont pas apporté de protection satisfaisante, dans les conditions expérimentales de cette année. L’extrait de prêle atteint une efficacité de 20%, avec une forte variabilité entre les parcelles élémentaires [ L12PACA21]

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  • Tuta absoluta : recherche de parasitoïdes autochtones – GRAB 2012

Tuta absoluta, nouveau ravageur sud-américain, attaque les cultures de tomate en France depuis 2008, avec des pertes pouvant atteindre 100% de la récolte. Les solutions de contrôle actuellement disponibles étant insuffisantes, il est nécessaire de trouver une réponse globale fiable, rentable, respectueuse de l’environnement, incluant de nouvelles solutions biologiques.

Le programme CASDAR TutaPI, débuté en 2011 et porté par l’ITAB, comporte plusieurs actions. La mission du GRAB pour 2011 et 2012 était d’échantillonner des cultures de tomates biologiques attaquées par Tuta absoluta afin de vérifier la présence de parasitoïdes autochtones ayant potentiellement une action régulatrice sur ce ravageur. Cette année, 14 parcelles (abri et plein champ) ont été échantillonnées dans l’Hérault, le Vaucluse et les Bouches du Rhône. La campagne 2012 a permis de capturer 10 souches de 3 espèces de parasitoïdes oophages et plusieurs espèces de parasitoïdes larvaires. Ces parasitoïdes locaux sont désormais étudiés par l’INRA d’Antibes pour vérifier leur utilisation potentielle en lutte biologique, et seront testés en station expérimentale en 2013 (CTIFL, APREL, GRAB…) dans le cadre de TutaPI [ L12PACA24].

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_Tuta_GRAB_2012

  • Maîtrise des ravageurs du sol : nématodes à galles – GRAB 2012

Depuis 2008, les travaux ont été orientés vers la recherche de cultures maraîchères moins sensibles aux nématodes à galles et vers l’évaluation de l’effet à court et moyen termes de différentes plantes de coupure dans les rotations méditerranéennes. L’effet de la solarisation sur les nématodes est aussi évalué dans les essais.

En 2012, le programme de travail concerne à la fois des essais de type « système », avec la fin d’un essai rotation de 5 ans et la mise en place d’un nouvel essai, et des essais d’évaluation de plantes de coupure en engrais verts possédant des propriétés de résistance aux nématodes et un potentiel biocide pour la biofumigation.

Intérêt de la gestion des rotations culturales

2012 est la dernière année d’observation sur ce dispositif d’essai, implanté en 2008. De l’automne 2008 à l’automne 2010, on a comparé, sur 2 tunnels (chaque modalité présente dans chaque tunnel : 2 répétitions) une rotation avec des plantes « non hôtes » à une rotation témoin agriculteur (salade/courgette, toutes deux sensibles aux nématodes à galles). Malgré les résultats encourageants obtenus pendant les premières années de cet essai, qui nous ont permis de confirmer la moindre sensibilité d’un certain nombre de cultures aux nématodes à galles (comme la mâche, la roquette ou l’oignon), et d’observer l’intérêt de la solarisation dans la maîtrise des populations de Meloidogyne spp., les conclusions de l’année 2011 sur une culture de courgette révélatrice sont apparues très décevantes. Du fait d’une évolution des infestations très différente dans les 2 tunnels d’essai, et notamment sur la culture d’été 2011 (à cause d’une variété de courgette différente dans chaque tunnel ?), il était difficile de trancher de façon nette sur l’intérêt des 2,5 années de coupure dans l’assainissement des sols. Nous avons donc poursuivi les observations en 2012 avec une même variété de courgette pendant l’été 2012 (Variété Satelite), pour tenter de lever les incertitudes liées aux 2 différentes variétés en 2011. Il apparaît que les niveaux d’infestation sont toujours différents dans les 2 tunnels : l’indice de galle moyen est de 3,3 dans le T2 (4,9 en 2011) et de 2,6 dans le T3 (0,3 en 2011). Dans les 2 tunnels, il n’y a pas de différence significative entre le témoin « rotation de cultures sensibles » et l’autre modalité. Nous avons donc levé une part de l’incertitude liée à une différence de sensibilité variétale nette en 2011, mais la solarisation annuelle a sans doute eu une effet plus marqué dans le T3 que dans le T2 (il y a d’ailleurs toujours moins d’adventices dans le T3). En conclusion, il ressort de cet essai longue durée que la solarisation a un effet important sur la réduction de l’innoculum. L’insertion de plantes non hôtes réduit le niveau d’infestation sur la culture suivante (vu dans le T2 en 2011), mais cet effet est de courte durée si les cultures sensibles sont ensuite réimplantées sur la parcelle [ L12LR05].

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Gestions intégrées (combinaison de solarisation, cultures « moins hôtes » et engrais verts)

Nous avons implanté en été 2012 un essai de comparaison de « systèmes » pour gérer les nématodes à galles de façon intégrée, dans le cadre du programme Ecophyto « Gedubat ». Il s’agit d’un essai à 3 modalités implantées dans 2 tunnels. Le système 1 correspond à une prise de risque plus importante, avec des cultures sensibles durant l’été, non hôtes à l’automne, et une utilisation importante de la solarisation (2 ans/3). Le système 2 est identique, avec arrachage des racines en fin de culture, pour évaluer l’impact de cette mesure prophylactique. Le système 3 correspond à une prise de risque moins importante au niveau des cultures : plantes moins sensibles l’été et éventuellement sensibles à l’automne uniquement, et à une utilisation moins importante de la solarisation (1 an sur 2), en alternance avec des engrais verts. Un état des lieux initial a été réalisé en été 2012 : cartographie des indices de galles, mesures des populations de nématodes phytoparasites, détermination des espèces de Meloïdogyne présentes, et analyses physico-chimiques de sol. La différenciation des systèmes a débuté en fin d’été, avec arrachage des racines sur le système 3 puis implantation des cultures d’automne, mâche et roquette [ L12LR06].

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_GedubatNematodes_GRAB_2012

Sensibilité d’engrais verts de la famille des Brassicacées : effet sur la culture suivante

Différents engrais verts de la famille des Brassicacées ont été semés en octobre 2011 sur un site infesté par les nématodes à galles : Moutarde brune, roquette et 6 variétés de radis fourragers. On a comparé les performances agronomiques et la sensibilité aux nématodes à galles (M. incognita) de ces différents couverts, et on a mesuré l’impact de ces intercultures sur la culture commerciale de courgette suivante, en comparaison avec un témoin « enherbement naturel » et un témoin paillé (paillage biodégradable noir).

– les performances agronomiques les plus intéressantes (couverture de sol, production de biomasse) ont été obtenues par la moutarde brune et 3 variétés de radis. Les autres variétés de radis et la roquette sont d’une part moins productifs, et d’autre part beaucoup moins couvrants, ce qui entraîne un fort taux de présence de plantes adventices.

– le niveau de sensibilité aux nématodes à galles, M. incognita sur ce site, s’est aussi avéré assez variable : tous les radis sont moins sensibles que la roquette et la moutarde brune.

– l’effet des différents engrais verts sur le niveau d’infestation de la culture suivante n’a pas pu être réellement mis en évidence dans cet essai, même si en tendance les modalités où les radis avaient le moins de galles sont aussi celles où la courgette suivante était «moins» infestée. La forte présence de plantes adventices pendant la culture des engrais verts, potentiellement hôtes des Meloidogyne, l’effet différentiel en biodésinfection des différents engrais verts, lié à des biomasses produites différentes, et le délai relativement long entre l’enfouissement des engrais verts et l’observation des courgettes (5 mois) rendent très aléatoires les possibilités d’interprétation des résultats à ce niveau.

Il conviendra de réévaluer les variétés de radis dans des conditions plus favorables à leur développement : semis plus précoce (mi-septembre) pour bénéficier de températures et de luminosité plus importantes, mais également densités de semis plus élevées pour améliorer la compétitivité face aux plantes adventices [L12LR07].

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_BrassicaceesNematodes_GRAB_2012

Etude du potentiel de sorghos fourragers riches en acide cyanhydrique

6 variétés de sorghos fourragers ont été comparées sous abri avec un semis de mai : 1 témoin « herbe du Soudan », variété Piper, la référence en engrais vert d’été sous abri, 1 hybride herbe du Soudan (variété Trudan 8), et 4 variétés hybrides de sorgho et herbe du Soudan . Des coupes ont été réalisées toutes les semaines de façon à évaluer la dynamique de production de biomasse pour chacune de ces variétés. Les résultats montrent que, selon les variétés, la production est de l’ordre de 10 à 20 tonnes de matière fraîche par hectare et par semaine, pour une croissance de 30 à 50 cm. La référence Piper reste une valeur sûre, avec un très bon recouvrement de sol et une production de 50 tonnes de matière fraîche en 6 semaines. Les variétés hybrides donnent des plantes beaucoup plus vigoureuses, des tiges plus grosses et feuilles plus larges, et un rendement supérieur, compris entre 60 et 65 tonnes de matière fraîche par hectare en 6 semaines. Les concentrations en acide cyanhydrique, mesurées dans les feuilles au bout de 6 semaines, montrent que les teneurs sont plus importantes dans les variétés hybrides que dans le témoin Piper : de 1,5 à 2 fois en général, et jusqu’à 4 fois pour une variété sous numéro. L’acide cyanhydrique étant toxique pour les nématodes, les variétés présentent donc un potentiel intéressant pour une action biofumigante sur les nématodes à galles, qu’il conviendra d’évaluer dans des essais ultérieurs [ L12LR08].

>>Fiche-Résultat-Expérimentation_SorghoFourrager_GRAB_2012

  • Sclerotinia sur salade – GRAB 2012

Intérêt de la biodésinfection

Nous avons comparé des engrais verts de sorgho fourrager, roquette et moutarde brune (2 variétés) associés à une solarisation estivale. Les engrais verts se sont bien développés, malgré la sensibilité des Brassicacées à Rhizoctonia, et ont produit des biomasses fraîches et sèches importantes, comparables à celle du sorgho fourrager pour la moutarde brune Vitasso. Cette dernière s’est avérée moins sensible au Rhizoctonia et beaucoup plus productive que la moutarde brune Etamine. La solarisation, qui a directement succédé au broyage des engrais verts, a été réalisée dans de bonnes conditions, avec de fréquentes montées en température au-delà de 40°C. Cependant, la faible pression en Sclerotinia (moins de 3% de salades fondues), probablement liée à la bonne efficacité de la solarisation, n’a pas permis de discriminer les engrais verts pour un effet sanitaire. Par contre, les résultats culturaux sont différenciés en fonction du précédent, avec des poids moyen de laitues de 130 à 140 g après un engrais vert de Brassicacées, contre 110 g après le sorgho fourrager [L12PACA22].

>>Fiche-Résultat-Expérimentation_SclerotiniaBiodesinfection_GRAB_2012

Efficacité d’un micro-organisme antagoniste contre Sclerotinia

Sclerotinia est un champignon se conservant plusieurs années dans le sol sous forme de sclérotes. Il est particulièrement virulent sur salades, mais il est également inféodé à de nombreuses autres espèces maraîchères. L’objectif de cet essai (planté début novembre) est de tester l’efficacité d’un micro-organisme antagoniste (F695), avec une stratégie basée sur des applications en début de culture (un traitement des plaques de semis avant plantation complété par des traitements des parties aériennes en début de culture). L’attaque en Sclerotinia a été relativement faible cette année. Malgré les dires du producteur (environ10-15% de salades fondues les années précédentes) et la mise en place d’une culture sensible, la fréquence d’attaque dans le témoin non traité n’a pas dépassé 10%, avec quasiment aucune salade fondue. Le climat très particulier de la fin de culture (atmosphère très sèche et fortes gelées – absence d’arrosage) explique vraisemblablement cette pression très faible. Dans ces conditions, la stratégie adoptée (un traitement des mottes en pépinière suivi de 5 traitements des parties aériennes en début de culture) semble avoir apporté une protection, même si cet effet n’est pas mis en évidence au niveau statistique avec un seuil de 5%, mais de 6%. D’autres stratégies basées sur des applications plus tardives, peu avant la récolte (DAR : 1 jour), pourraient être testées. L’essai de cette année montre que cette phase est cruciale : en cas de conditions favorables à Sclerotinia (températures clémentes et humidité élevée), une protection renforcée pourrait permettre de limiter les dégâts qui peuvent alors évoluer extrêmement rapidement jusqu’à la fonte [ L12PACA23].

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_SclérotiniaAntagoniste_GRAB_2012

 

Arboriculture bio : Résultats d’expérimentations GRAB 2012

  • Phyto-aromathérapie sur pucerons du pommier – GRAB 2012

Différentes préparations à base d’huiles essentielles sont testées sur foyers de puceron lanigère pour tenter de limiter son développement, en attendant l’arrivée de l’auxiliaire Aphelinus mali. Un et deux traitements à base du complexe d’huiles essentielles d’Origan compact et de Sauge officinale, sont testées à trois concentrations différentes. Les résultats sont encourageants pour la concentration la plus forte (0,5%) et après deux traitements [A12PACA02]

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_AromaPucLanigère_GRAB_2012

  • Protection mécanique contre le campagnol – GRAB 2012

Le grillage périphérique confirme son intérêt (aucune mortalité) en situation de forte pression sur matériel végétal très sensible. Cependant, le coût de la maintenance du grillage est à intégrer dans les charges, surtout en l’absence de désherbants chimiques.

Cette année le système « rodénator » (gazage au butane des galeries puis explosion) a été testé sur la parcelle. L’intérêt de ce système sera dépendant de la vitesse de recolonisation du milieu par les campagnols. En effet, il semble difficile d’envisager des utilisations régulières et répétées de « rodénator », mais plutôt une complémentarité avec le grillage périphérique et le « topcat ». La combinaison de plusieurs méthodes en continu est indispensable avec du matériel végétal très sensible [A12PACA01].

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_CampagnolGrillage_GRAB_2012

  • Tavelure : Association de techniques à effets partiels – GRAB 2012

Cet essai est mis en place sur un verger planté en 2004 sur le domaine de l’INRA de Gotheron et est réalisé en partenariat entre l’INRA de Gotheron et le GRAB. L’objectif est d’évaluer l’intérêt d’associer en mélange une variété peu sensible à la tavelure (Melrouge) avec une variété résistante (Pitchounette), en combinaison avec la prophylaxie inoculum d’automne par balayage des feuilles qui limite l’impact de la tavelure en verger. Trois modalités ont été comparées : le mélange variétal sans prophylaxie, le mélange variétal avec prophylaxie et une culture pure de Melrouge. La combinaison mélange variétal sur le rang / prophylaxie réduit significativement les attaques de tavelure dans nos conditions d’essai et en absence de traitements. Nous avons également mis en évidence un effet significatif du mélange variétal sur les attaques de mildiou et de pucerons cendrés [A12RA02].

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_SensibiliteVarietale_GRAB_2012

  • Tavelure : Prophylaxie inoculum, broyage et balayage des feuilles – GRAB 2012

L’essai est mis en place sur un verger bio commercial situé à Loriol, sur les variétés Golden et Gala. Il est réalisé en partenariat entre le GRAB l’INRA de Gotheron. Cet essai a pour objectif de comparer 2 méthodes de prophylaxie sur l’inoculum d’automne de tavelure : le broyage et le retrait de la litière foliaire sur l’inter rang. Le broyeur utilisé est un broyeur de bois de taille utilisé sur l’exploitation et l’Amazone est utilisée pour le balayage des feuilles. Les feuilles situées sur le rang sont enfouies par buttage pour les 2 méthodes comparées. Le balayage des feuilles avec l’Amazone permet de réduire de 65% l’incidence sur feuilles par rapport au broyage, en fin de contaminations primaires. Il permet de réduire de 34% la sévérité sur pousse par rapport au broyage, au cours des contaminations secondaires. Le balayage des feuilles avec l’Amazone permet de réduire de 26% l’incidence sur fruits par rapport au broyage, sur la variété Golden [A12RA01].

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_TavelurePommier_GRAB_2012

  • Tavelure : Aromathérapie – GRAB 2012

Un troisième axe est travaillé avec le test d’huiles essentielles et d’hydrolat sur plants de pommiers inoculés de tavelure. Les résultats de l’an passé nous permettent de sélectionner l’huile essentielle de Sarriette des montagnes et de la tester sur le végétal à la concentration de 0,05%. Elle est comparée à une infusion de Sarriette des montagnes et à un hydrolat de cette même plante. Chacune de ces modalités est testée avec ou sans ajout d’une demi-dose de cuivre. Les meilleurs résultats sont obtenus avec l’infusion de Sarriette des montagnes, qui permet de limiter le développement de tavelure sur feuilles de pommier [A12PACA15]

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_Aroma_GRAB_2012

  • Monilia laxa : Isothérapie – GRAB 2012

Sur abricotiers, le Monilia laxa se développe sur rameaux, fleurs et fruits, provoquant de lourdes pertes dans les vergers infestés. Dans l’objectif de trouver des méthodes alternatives à l’utilisation du cuivre et du soufre, des traitements isothérapeutiques sont testés depuis 2007.  En 2012, deux dilutions (4DH, 12DH) sont comparées à un témoin non traité, une référence à base de cuivre systématique (3 kg de Cu métal /ha), une référence à base de cuivre réduite (1,5 kg de Cu métal/ha), une association cuivre et argile kaolinite et une décoction de prêle avec cuivre. L’essai est mené sur Early Blush. Les conditions météorologiques du printemps ont été peu favorables au développement du monilia sur fleurs mais a permis d’obtenir suffisamment de dégâts pour pouvoir conclure sur l’essai. Seuls les arbres témoin, n’ayant donc reçu aucun traitement ont été les moins attaqués par Monilia laxa [A12LR01].

>>Fiche-Résultat-Expérimentation_Isotherapie_GRAB 2012

  • Monilia laxa :Aromathérapie – GRAB 2012

L’aromathérapie constitue un autre axe de recherche et a débuté en 2009. Neuf huiles essentielles sélectionnées en 2010, sont testées à différentes concentrations sur Monilia laxa en boite de pétrie.

L’huile essentielle ayant donné les meilleurs résultats en laboratoire, est appliquée sur fleurs à deux concentrations différentes en 2012 et sont comparées à un témoin non traité, une référence cuivre et un mélange huile essentielle et argile kaolinite calcinée. Ce mélange, sans un gramme de cuivre, a donné des résultats intéressants et proches de ceux obtenus avec la référence cuivre [n° A12 PACA 05]

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_AromaMoniliaAbricotier_GRAB_2012

  • Monilioses sur pêcher : phytothérapie – GRAB 2012

En agriculture biologique, les applications réalisées pour limiter le développement des monilioses sur fruits sont des traitements cupriques essentiellement. Dans la recherche d’alternatives à l’utilisation du cuivre, des tests de préparations à base de plantes sont menés dans le cadre du projet Cas Dar 4P. Des extraits éthanoliques de prêle des champs, d’écorce de Saule blanc, de feuilles de Saule blanc et d’absinthe, sont testés comme traitements complémentaires à l’itinéraire du producteur et comparés à ce dernier. Ces extraits ne permettent pas de limiter le nombre de fruits moniliés à la récolte mais par contre, l’extrait éthanolique de feuilles de Saule blanc limite le développement de monilioses sur fruits en post-récolte [n° A12LR06]

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  • Mouche de la cerise & Drosophila suzukii : insecticides naturels et piégeage massif – GRAB 2012

 

Un essai de piégeage massif contre la drosophile, avec un matériel Drosotrap proposé par Biobest, a été mis en place sur un verger commercial du lycée agricole d’Avignon. La pression de D. Suzukii est restée très faible en raison du gel de février, et il n’a pas été possible de conclure sur l’intérêt de ce type de piège.

 

Un essai de produits insecticides a également été mis en place chez un producteur biologique. L’absence là aussi de drosophiles n’a pas permis de conclure pour ce ravageur ; sur mouche de la cerise, les trois applications réalisées ont donné des niveaux d’efficacité trop faibles pour être préconisées en l’état. Ces modalités méritent d’être encore travaillées dans différentes conditions pour jauger de leur intérêt en Provence [n° A12PACA03]

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_CeriseNaturalis_GRAB_2012

  • Mouche de l’olive :essais de produits alternatifs – GRAB 2012

Un essai de stratégie a été mis en place avec du Beauveria bassiana associé à la kaolinite, et avec l’azadirachtine. Le gel de février 2012 a réduit fortement les populations de mouches de l’olive. Elles se sont légèrement reconstituées pendant l’été et l’automne mais n’ont pas dépassé les 5% de dégâts, rendant l’essai caduque.

  • Carpocapse du pommier : infra doses de sucre – GRAB 2012

Dans un contexte local très préoccupant vis à vis du carpocapse sur pommier et poirier, une technique basée sur la pulvérisation d’infra-doses de sucre est testée en verger. Un traitement classique réalisé à partir de virus de la granulose, avec ou sans ajout d’infra-dose de saccharose, est comparé à des traitements d’infra-doses de saccharose seul. Le pourcentage de fruits piqués est élevé sur toutes les modalités (entre 25 et 28% de fruits piqués). On obtient à la récolte des résultats très proches entre le traitement au virus de la granulose et celui à base de sucre seul [n° A12PACA14]

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_SucreCarpoOnema_GRAB_2012

  • Eurytoma amygdali de l’amandier – GRAB 2012

Un essai en verger commercial a été mis en place avec plusieurs produits alternatifs : Quassia, argile, pyrèthre, azadirachtine, bouillie sulfo-calcique. Deux applications ont été réalisées au moment des premiers vols d’adultes (début avril). Le comptage a été réalisé début septembre, un peu tardivement, et montre une très forte pression sur l’ensemble de la parcelle (en raison d’une faible charge). Dans ces conditions, aucun produit ne se distingue vraiment du témoin, mais l’argile semble avoir freiné les infestations toutefois. L’essai sera remis en place en 2013 avec d’autres matières actives potentiellement adaptées [n° A12LR05]

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_Eurytoma_GRAB_2012

Viticulture bio : Résultats d’expérimentations GRAB 2012

  • Cicadelle de la flavescence dorée – GRAB 2012

L’étude vise à proposer d’autres produits alternatifs ayant une efficacité sur larves de cicadelles de la Flavescence Dorée. La kaolinite calcinée, commercialisé par la société SOKA et l’illite qui est une autre forme d’argile ne nécessitant pas d’AMM, n’ont pas montré de résultats encourageant pour contrôler les populations de cicadelles. L’étude a été réorienté sur l’utilisation de faibles doses de sucres simples (saccharose).

Les modalités choisies permettent de comparer :

  • sucre (saccharose), renouvelée ou non

  • sucre additionné de Pyrevert, renouvelé ou non,

  • Pyrevert

  • témoin non traité.

En 2012 les populations initiales de cicadelles sont d’un niveau satisfaisant dans le témoin permettant de juger de l’efficacité des modalités.

L’application de sucre seul, au pic des éclosions n’a aucun effet sur les populations de S. titanus. Par contre, l’application précoce de sucre (aux premières éclosions) montre une efficacité supérieure à celle du Pyrevert. Alors que l’application de sucre au pic des éclosions ne fonctionne pas, l’association de sucre + Pyrevert, à cette même date, donne les meilleurs résultats sur l’ensemble des modalités testées.

L’association de deux applications de sucres + une de Pyrevert n’améliore pas les résultats d’efficacité [V12PACA04].

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_Flavescence_GRAB_2012

  • Maîtrise du mildiou en conditions contrôlées – Vigne en bio GRAB 2012

Dans le cadre de la recherche d’alternatives au cuivre afin de maîtriser Plasmopara viticola agent responsable du mildiou de la vigne, le GRAB a, pour l’année 2011, mis en place un dispositif expérimental mettant en jeu différentes tisanes de plantes ainsi que d’autres produits naturels ayant des rôles supposés ou prouvés d’éliciteurs, c’est-à-dire de stimulateurs des défenses naturelles (SDN).

Cette année, malgré des conditions expérimentales similaires, la significativité des résultats sur les mêmes produits testés que l’année passée n’a pas pu être confirmée. La pression parasitaire n’a pas été beaucoup plus élevée que l’année passée et ne peut donc pas expliquer ces variations. Pour chacun des essais en conditions semi-contrôlées de cette saison, l’hétérogénéité du développement de l’inoculum était tel que les modalités témoin et référence ne sont pas significativement différents. Quelques modalités semblent tout de même présenter des résultats potentiellement intéressants, en attente de confirmations par les expérimentations de la saison prochaine.

  • On note pour les infra-doses de sucres que, d’un point de vue global, accompagnée d’une faible dose de cuivre, elles présentent un effet synergique de protection contre le mildiou; des résultats satisfaisants dans l’optique de réduction des doses de cuivre mais pas encore dans l’optique d’une suppression totale. L’effet des sucres n’est pas proportionnel à la concentration, et généralement les meilleurs résultats obtenus correspondent aux plus faibles doses.

  • Sur l’essai d’extraits hydro-alcoolique les résultats sont difficilement corrélés avec ceux de l’année passée. Mais si on se réfère aux travaux de 2011 de l’IFV Bordeaux-Aquitaine, le mode d’action des solutions testées est plus de type anti-germinatif que préventif.

  • Sur l’essai d’extraits aqueux de bourdaine et de rhubarbe, les résultats confirment ceux obtenus l’an dernier : la bourdaine associé à une faible dose de cuivre a de nouveau montré une capacité à contrôler le mildiou de la vigne dans nos conditions d’essai [V12PACA05].

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_Mildiou_GRAB_2012

  • Maîtrise du mildiou en plein champ – GRAB 2012

Dans le cadre d’un programme national Casdar et en collaboration avec la Cave de Die Jaillance, un essai est mené sur un vignoble bio à Espenel (26) afin d’évaluer l’efficacité de produits alternatifs au cuivre en association avec une réduction des doses de cuivre pour maîtriser le mildiou. Cette année, des extraits hydro-alcooliques de plantes (saule écorce + feuille, prêle, absinthe), du fructose et de la poudre d’écorce de bourdaine ont été testés en association avec une faible dose de cuivre (150g de cuivre métal/ha). Le 22/08/12, au niveau de la fréquence sur feuilles, le fructose associé à une faible dose de cuivre présente la même efficacité (81%) que la référence cuivre (résultat significatif). La bourdaine et le saule associés à une faible dose de cuivre ont une action intermédiaire (non significatif). Au niveau de la fréquence sur grappes, même si les résultats ne sont pas significatifs, il est intéressant de noter que le fructose associé à une faible dose de cuivre présente une efficacité de 75%, supérieure à celle de la référence cuivre [V12RA01].

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_MildiouPleinChamp_GRAB_2012

  • Stratégie d’application du cuivre pour contrôler le mildiou de la vigne – GRAB 2012

    Les composés de cuivre sont les seules substances actives autorisées au cahier des charges européen régissant l’agriculture biologique présentant une réelle efficacité contre Plasmapora viticola, agent responsable du mildiou de la vigne, l’une des maladies les plus sévères des vignobles français. Conscients des risques liés à l’utilisation abusive du cuivre, les viticulteurs biologiques œuvrent à la réduction de son utilisation depuis de nombreuses années. Depuis 2002, la réglementation impose un usage maximum de 6 kg de cuivre métal/ha/an avec la possibilité de faire la moyenne sur 5 années.

    Nous comparons 4 stratégies d’application du cuivre à un témoin non traité. Elles diffèrent par la dose de cuivre utilisé (200, 400, 600g Cu métal) selon la phénologie de la vigne et l’utilisation de l’outil d’aide à la décision « Optidose », en voie de développement par l’IFV.

    6 applications ont été réalisée. Les premières tâches de mildiou sont apparues fin mai. En fin de saison, il était présent dans toute les modalités, mais avec une intensité sur grappe plus faible. La modalité Optidose a « décroché » en fin de saison. Cela est plus dû à la gestion de la végétation (palissage non réalisé par le vigneron) que par la performance de l’outil [V12PACA06].

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_Cuivre_GRAB_2012

  • Plantes nématicides – GRAB 2012

    La maladie du court-noué, virose la plus grave de la vigne dont elle affecte la longévité, le potentiel de production et la qualité des raisins, atteint 2/3 du vignoble français, dont un tiers très fortement.

    Le court-noué est propagé par un nématode, vecteur du sol, particularité qui en fait une maladie dite « à foyers », d’extension lente et inexorable, évoluant sur plusieurs générations de vigne. L’agent principal en est le Grapevine Fanleaf Virus (GFLV) transmis naturellement de cep à cep par le nématode Xiphinema index.

    Jusqu’à récemment, la lutte contre le court-noué en bio reposait principalement sur l’utilisation de matériel végétal sain. La voie préférentielle du contrôle du nématode est indéniablement la jachère cultivée entre deux vignes. Actuellement la jachère, afin d’aboutir à l’éradication du nématode, doit être de longue durée (> 7 ans), lorsqu’elle est basée sur des cultures a priori non hôtes du nématode (Esmenjaud 2008). La nécessité d’une longue durée de repos du sol a été confirmée par la mise en évidence des aptitudes remarquables de survie du nématode (sans plante hôte) et du virus du GFLV dans le nématode, supérieures à 4 ans (Demangeat et al. 2005).

    L’étude porte sur l’activité nématicide de jachères ensemencées de différentes plantes. Une jachère utilisant les espèces les plus performantes sur nématodes est mise en place pendant deux ans entre deux générations de vigne. La parcelle suivie se situe à Pontéves (Var). Les plantes candidates sont l’avoine et la luzerne. Des prélèvements de sol ont permis d’évaluer la quantité de Xiphinema présents au départ. Les semis vont être réalisées pendant deux ans. La plantation de la nouvelle parcelle de vigne se fera en 2015. [V12PACA07].

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_PlantesNématicides_GRAB_2012