Lâchers de Trichogrammes indigènes

Tuta absoluta, nouveau ravageur sud-américain, attaque les cultures de tomate en France depuis 2008, avec des pertes pouvant atteindre 100% de la récolte. Les solutions de contrôle actuellement disponibles étant insuffisantes, il est nécessaire de trouver une réponse globale fiable, rentable, respectueuse de l’environnement, incluant de nouvelles solutions biologiques. Le programme CASDAR TutaPI, débuté en 2011 et porté par l’ITAB, comporte plusieurs actions. En 2011 et 2012, le travail a consisté à échantillonner des cultures de tomates biologiques attaquées par Tuta absoluta, afin de vérifier la présence de parasitoïdes autochtones ayant potentiellement une action régulatrice sur ce ravageur. Ces parasitoïdes locaux ont été étudiés par l’INRA d’Antibes et le CTIFL de Balandran pour vérifier leur utilisation potentielle en lutte biologique. En 2013, certaines de ces souches ont pu être lâchées dans les tunnels de la station du GRAB pour tester leur efficacité. L’objectif de cet essai est de tester une stratégie de gestion de Tuta, basée sur la présence de punaises prédatrices indigènes, sur des lâchers de Trichogrammes, en évitant tout traitement, y compris de Bt. Dans les conditions de l’essai de cette année, cette stratégie ne s’est pas révélée efficace. L’objectif de se passer de traitements phytosanitaires n’a pu être respecté. D’une part car les dégâts de noctuelles ont imposé deux traitements à base de Bt. D’autre part, car l’attaque de Tuta n’a pas été maîtrisée. Plusieurs explications peuvent être avancées. Les populations de punaises prédatrices (Dicyphus errans) ne se sont pas maintenues et ont vite déclinées à partir de mi-juillet, ces auxiliaires étaient donc quasiment absents au moment où les populations de Tuta explosaient. De plus, Trichogramma cacoeciae a été lâché jusqu’à mi-juillet ; cette espèce apparemment peu intéressante en conditions réelles de production (alors qu’elle avait montré un bon potentiel dans les essais INRA) n’a pas freiné l’augmentation des populations de Tuta. Elle a été remplacée par T. euproctidis pour la suite des lâchers ; il est malheureusement impossible de conclure sur l’intérêt de T. euproctidis car lâché pendant la phase exponentielle de Tuta, sur des effectifs de Tuta bien trop importants pour espérer une efficacité. [L13PACA17]

>> Fiche-Résultat-Expérimentation_TutaTomate_GRAB_2013