Screening de couverts pour l’inter-rang des cultures d’été sous abri

Lorsque les rotations ne laissent pas le temps de mettre en place un couvert végétal en interculture, d’autres modes de gestion peuvent être utilisés pour bénéficier de certains de leurs atouts. C’est le cas des couverts végétaux semés dans les inter-rangs des cultures, sous abri ou en plein champ. Peu de références existent sur des couvre-sols qui peuvent à la fois être suffisamment couvrants pour lutter efficacement contre les adventices, ne pas concurrencer la culture principale et résister au piétinement lors des passages d’entretien de la culture ou des récoltes.

L’objectif de l’essai réalisé en 2018 était de faire un screening de différentes plantes de couverture pour un semis dans les inter-rangs d’une culture de printemps-été sous abri afin de sélectionner les meilleures modalités. 5 types de trèfles, du plantain, du lotier, de la luzerne, de la féverole et du nyger, utilisés seuls ou en mélange dans 14 combinaisons, ont été évalués dans les inter-rangs d’une culture d’aubergine. Les conditions limitantes du positionnement en passe-pieds, avec un arrosage limité à quelques aspersions se sont avérées très discriminantes, plusieurs espèces ne s’étant quasiment pas développées. Le Nyger, les trèfles de Perse et d’Alexandrie et la luzerne sont ressorties comme les plus intéressantes et seront utilisées dans des essais ultérieurs, en mélanges et avec des doses de semis plus élevées.

 

Mulch organique en couverture de sol sur culture d’été sous abri

Une autre possibilité d’utilisation de couverts végétaux, notamment sous abri ou les possibilités d’intercultures sont plus limitées, est d’utiliser un mulch dit « de transfert ». Ce mulch peut être récolté sur des surfaces exploitées (prairie, parcelle de plein champ) ou non (espaces inter-tunnels) et être épandu en couches de 10 à 20 cm d’épaisseur sur les rangs de la culture après plantation. Le mulch joue ainsi le rôle d’écran physique pour limiter le développement des adventices, et participe à une alimentation progressive de la culture en éléments nutritifs au fur et à mesure de sa dégradation. Cette technique, pour laquelle les références sont peu nombreuses, permettrait de maîtriser les risques d’enherbement des cultures en limitant les opérations de désherbage mécanique ou manuel, ou en éliminant le besoin de recours aux paillages plastiques dont le coût n’est pas négligeable en maraîchage et le recyclage malaisé. Elle permettrait également une plus grande autonomie des exploitations vis à vis des intrants.

 

Mise en place du foin de luzerne avant plantation

En 2018, nous avons testé le foin de luzerne en couche de 6 cm environ sous abri. En comparaison à un sol nu, ou à un paillage plastique, le mulch s’est avéré tout à fait efficace pour limiter le développement des adventices, ne laissant passer que quelques graminées. Il a également visiblement contribué à la nutrition de la culture de tomate qui était visuellement plus vigoureuse et plus verte que sur les autres modalités, avec des teneurs en azote de la sève plus élevées. La température du sol à 10 cm est de 0,5 à 1°C moins élevée que sur sol nu, et 2°C moins élevé que sur paillage plastique, limitant légèrement le développement initial des plantes, mais la différence a disparue par la suite.