1997-2010 : La reconnaissance – Yves Tachoire – Président

Depuis la fin de la présidence de Nicolas Reuse à la tête du GRAB, en 1997, et une co-présidence assurée par Jean-Luc Petit et moi-même, le temps a passé si vite que j’en oublie les dates clés, et que je remets toujours à l’année suivante ma démission de Président, poste pour lequel je ne me suis jamais senti complètement à l’aise, au point que j’ai peut-être « épuisé » les 3 directeurs qui ont précédé Vianney.

C’est donc avec la direction de Pascal de Montmorillon, que je suis rentré plus en profondeur dans le fonctionnement du GRAB, avec alors, une équipe assez restreinte : sa dynamique du Bio essayait de sortir de rêveries idéologiques et sectaires, pour s’ouvrir vers de nouveaux consommateurs et donc de producteurs ; et par là-même, tenter de coopérer avec les « diaboliques » institutions du « conventionnel ».

Faire connaître le GRAB avec la rencontre des Chambres d’Agriculture de la région PACA : assez difficile au départ, les premiers investissements des Chambres sur le Bio permettront des rapprochements ; le Bio aura d’autant plus le vent en poupe, que le Ministre de l’Agriculture lance un premier plan de développement de la Bio. Le CTIFL se positionne alors comme coordinateur de la Bio, la place de l’ITAB étant encore fragile : le GRAB obtient alors des financements pour jouer un rôle d’expert auprès de l’ITAB.

Pascal de Montmorillon, épuisé, s’en va se mettre au vert dans le Parc Régional du Perche, laissant sa place à Robert Desvaux.

 

Un développement constant de la structure

Les finances du GRAB, toujours très serrées sont l’occasion de se questionner sur l’opportunité de conserver la station (maraîchage sous tunnel), sur le site de la Serfel (Gard). Un premier projet de bâtiment pour le GRAB, avec un financement du Conseil Régional PACA, sur le site du CEPEM, est gelé, pour raison budgétaire, et de manque de place pour la station. Ce qui ne freine en rien la volonté de l’équipe d’avancer.

On aborde des thèmes transversaux (agronomie, fertilité, désherbage,…), chacun prenant en charge une spécialisation (fruits à noyaux, à pépins, olive, paillage, ravageurs telluriques, travail du sol, etc…).

Des commissions techniques, composées d’agriculteurs, techniciens, stations sont réunies annuellement, pour cibler les nouveaux thèmes d’expérimentations. La communication des résultats d’expérimentations s’étoffe par des articles dans la presse, rédaction de fiches techniques, visites d’essais, etc… . L’équipe de salariés est renforcée par l’embauche « d’emplois jeunes ». Le GRAB est alors positionné sur 3 régions BRM : PACA, Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes.

Le Conseil d’Administration, dans lequel siège déjà l’INRA et les Stations de la Pugère, de l’APREL et de la Tapy, ainsi que certains en tant que CIVAM et GDA, s’ouvre à des opérateurs économiques (Bioconvergence, SETRAB, SICA Solebio, Pro Natura), ainsi qu’aux Chambres (84, 13). L’organisation interne souhaite libérer l’administratif des tâches comptables et faire une économie de moyens en se rapprochant de la Fédération d’Agriculture Biologique (FAB).

C’est le moment (2001) que choisit Robert, non pour se mettre au vert, mais pour folâtrer dans les senteurs de lavandes et autres plantes aromatiques !

Cyril Bertrand, petit jeune et moulu par son passage à l’équipe du GRAB, reprend gaillardement la direction. Les équipes sont de plus en plus pro, la gestion administrative et comptable plus pointue avec une approche de comptabilité analytique. Parallèlement, la fin des contrats « emplois-jeunes » amène de plus en plus de difficultés financières, avec des périodes de « gel » des salaires et des départs non remplacés (Annick Taulet 2007).

Le projet bâtiment voit enfin le jour en 2003-2004. Un mas situé sur les terres du lycée agricole François Pétrarque est mis à notre disposition pour 15 ans. Nous sommes chargés de le rénover avec des financements de la région PACA, de Viniflhor, du Conseil Général de Vaucluse et un emprunt du GRAB. La nouvelle maison de la bio fournit enfin un cadre de travail satisfaisant au GRAB, et héberge la FAB (devenue Bio de Provence).

La station d’expérimentation se monte avec 1500 m² de tunnels maraîchers, une parcelle de légumes plein champ et un verger de pommes, poires, pêches.

Le partenariat avec le Lycée est un atout majeur au niveau matériel d’exploitation, et échange avec les étudiants.

Un site Internet est créé. Le GRAB accède aux programmes européens grâce à la reconnaissance de ses compétences et par la nécessité de diversifier nos sources de financement.

En 1997, Cyril, un peu moins jeune, et bardé d’expériences, part s’essayer au CRITT, remplacé par Vianney Le Pichon. Dans l’idée de mutualisation, ce dernier se partage au départ, entre Bio de Provence qu’il dirigeait jusqu’à présent, et le GRAB, avec en complément l’embauche partagée de Carine sur chaque structure, comme responsable administrative et comptable : échec stratégique (dommage !). Vianney récupère à plein temps la direction du GRAB.

Les difficultés budgétaires s’accentuent avec des baisses des aides de l’Etat. Lionel Romet et Marc Chovelon démissionnent. Malgré ces grosses difficultés qui posent de réelles questions pour l’avenir, les équipes du GRAB restent solidaires et très réactives dans la construction de partenariats et la soumission de projets à des appels d’offres nationaux et européens.

Les 30 ans du GRAB sont là, et Vianney reste, plus présent que jamais, en nous proposant de cogiter sur les stratégies de l’avenir du GRAB : merci à tous ceux qui ont répondu présents pour le travail.

Yves TACHOIRE

Eyragues, déc. 2009

Maraîcher bio

 

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