Étude de différents couverts végétaux et paillages dans le cadre du projet Copreau

Couverts végétaux pour l’inter-rang des cultures d’été sous abri

Par Hélène VEDIE – Abderraouf SASSI

Lorsque les rotations ne laissent pas le temps de mettre en place un couvert végétal en interculture, il est envisageable d’implanter des couverts dans les inter-rangs des cultures. La difficulté est d’utiliser des plantes couvre-sols qui peuvent à la fois être suffisamment couvrantes pour lutter efficacement contre les adventices, ne pas concurrencer la culture principale et résister au piétinement lors des passages d’entretien de la culture ou des récoltes sous abri.
Un screening réalisé par le Grab en 2018 a permis de sélectionner certaines plantes adaptées à un semis dans les inter-rangs d’une culture de printemps-été sous abri. En 2019 nous avons testé 5 modalités à base de Nyger, trèfles de Perse et d’Alexandrie, féverole et luzerne. Elles ont été évaluées une 2ème année avec semis dans les inter-rangs d’une culture de concombre. Le semis a eu lieu le 8 avril 2020, en même temps que la plantation de la culture.

Les mélanges et doses de semis testées sont apparus bien adaptés pour couvrir efficacement l’interrang des cultures d’été et limiter le développement des adventices. Les trèfles de Perse, d’Alexandrie et le Nyger confirment leur intérêt dans ces conditions. Les trèfles atteignent une hauteur moyenne de 40 cm 1,5 mois après semis, alors que le Nyger, plus exubérant, atteint 70 cm. Néanmoins, les couverts supportent mal les passages multiples à partir du début de récolte, ils sont écrasés et ne couvrent plus suffisamment le sol pour éviter les adventices. Ils ont donc été détruits début juin, au bout de 2 mois.

Étude de 3 paillages organiques sur une culture de courge

Par Hélène VEDIE – Abderraouf SASSI – Priscille GELLY – Laura AFFRIAT – Renaud BRIAS

Le paillage organique, déposé en couche de surface après préparation de sol, joue le rôle d’écran physique pour limiter le développement des adventices, et participe à une alimentation progressive de la culture en éléments nutritifs au fur et à mesure de sa dégradation. L’objectif est donc de pouvoir limiter le recours au paillage plastique ou au désherbage pour maîtriser les adventices, et de réduire l’utilisation d’engrais du commerce, améliorant ainsi l’autonomie des exploitations. En 2018 et 2019, nous avons étudié l’impact d’un mulch de foin de luzerne en culture d’été sous abri. En 2020, nous avons comparé 3 paillages organiques différents : foin de luzerne, paille de graminée et compost de déchets verts sur une culture de courges butternut, en plein champ.
Les 3 paillages organiques testés en couches de 6 à 10 cm d’épaisseur ont permis de réduire l’utilisation d’eau par rapport au témoin sol nu, et assuré la maîtrise quasi totale des adventices, alors que le pourpier s’est beaucoup développé dans le témoin. Le rendement des courges est également amélioré, notamment avec le foin et la paille, avec un rendement commercialisable de 3,3 kg/m2, contre 2,6 sur compost de déchets verts et 2,3 sur sol nu. Ces alternatives au plastique sont donc tout à fait intéressantes pour la courge. L’essai sera reconduit en 2021 de façon à évaluer l’impact de ces pratiques sur 2 années consécutives.

Étude réalisée avec le concours financier de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et de la région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur