Réduction de l’utilisation du cuivre dans le contrôle du mildiou de la vigne en viticulture biologique – Utilisation de la bourdaine et de la rhubarbe

Maîtrise du mildiou en conditions contrôlées

Marc Chovelon

Depuis plus d’un siècle, le mildiou de la vigne, maladie engendrée par Plasmopara viticola, provoque de nombreux dégâts dans les vignobles français et d’importantes pertes de récoltes. En viticulture biologique, le seul fongicide efficace autorisé à l’heure actuelle reste le cuivre, à hauteur de 6 kg/ha/an, moyennable sur 5 ans. Plusieurs organismes publics et privés souhaitent néanmoins réduire cette dose à 4 kg/ha/an, notamment suite à la mise en évidence des effets néfastes du cuivre sur l’environnement, bien que cela ne permette pas de garantir une récolte en qualité et quantité suffisante partout. Il devient donc nécessaire de trouver des solutions alternatives ou complémentaires au cuivre afin de réduire les doses utilisées.

Dans ce contexte, le GRAB met en place depuis plusieurs années des expérimentations en conditions semi-contrôlées associant le cuivre à des extraits de plantes ou en utilisant ceux-ci seuls dans le but de contrôler le mildiou grâce à la stimulation des défenses naturelles de la vigne. Le choix s’est porté sur la bourdaine et la rhubarbe pour l’étude de cette année, dans la continuité des expérimentations menées les années précédentes. Des plants de vigne en pots de deux cépages (Muscat de Hambourg et Grenache blanc) ont donc été traités avec des macérations ou des décoctions de bourdaine et/ou de rhubarbe avec ou sans cuivre, suivi par l’inoculation de P. viticola. La fréquence et l’intensité d’attaque du mildiou ont été ensuite mesurées.

Les résultats de l’essai, malgré leur faible significativité, ont révélé que les décoctions de bourdaine et rhubarbe seules à 1 g/l pendant 24h permettraient une meilleure efficacité que les macérations contre le mildiou. Des macérations de bourdaine à 1 g/l ainsi que du mélange bourdaine rhubarbe en quantité égale (0,5 g/l) pendant 24h montreraient également une efficacité similaire à celle du cuivre à 100 g/ha uniquement lorsque les plantes sont associées à une faible dose de cuivre. Enfin, il serait possible de réduire les quantités de rhubarbe utilisées pour les solutions à 1 g/l au lieu de 10 g/l en mettant en place un temps d’extraction plus long, tout en assurant le même résultat sur le contrôle du mildiou.