Compléments sur les variétés

Remarques sur les variétés sélectionnées

Les variétés que nous vous avons proposées dans la seconde boite ‘’Variétés’’ que vous venez d’utiliser sont le résultat d’une compilation de travaux scientifiques que vous retrouverez sous forme de liens dans le bas de cette page. Ces variétés ont été sélectionnées selon deux critères :

  • Faible sensibilité aux maladies et ravageurs par leur tolérance à ces derniers ou leur résistance polygénique
  • Bonne à très bonne qualité gustative

Ces listes variétales ont ensuite été soumises à l’avis d’experts en arboriculture qui ont ajouté ou retiré certains cultivars pour d’autres raisons encore. Les résultats qui vous ont été donnés prennent aussi en compte votre localisation approximative et vos périodes de récolte souhaitées. Néanmoins d’autres paramètres sont à prendre en compte pour affiner votre choix variétal, comme la conservation des fruits, la production indicative, leur potentiel de commercialisation, l’alternance de la production, etc. Certaines remarques ont ainsi été collectées dans les tableaux ci-dessous mais cette liste n’est pas exhaustive ! De plus, bien que les commentaires des experts soulignent soient essentiellement les points faibles des variétés listées, il faut considérer que les autres caractéristiques sont bonnes :

La société Vernoge, qui réalise un travail remarquable de création variétale, a développé quelques variétés de pommes à essayer. En voici les descriptions, données par Michel Ramonguilhem :

– Désirée : Résistante tavelure et pucerons cendrés. Très bonne. Semblable à une variété ancienne de par sa rusticité
– Rougele : Résistante tavelure. Très bon goût. Précoce. Très bonne conservation
– Akita : Tolérante tavelure. Bonne. Bon calibre donc peu d’éclaircissage. Facile à produire

Se rapprocher de SAS Vernoge pour plus d’informations.

Les incompatibilités de greffage sur cognassier de Provence BA29 sont d’autant plus vraies que le climat est chaud et sec et que le sol est calcaire (caractéristiques pédoclimatiques typiques de la zone méditerranéenne, entre autres). Il est néanmoins possible de produire ces variétés incompatibles sur cognassier en greffant en intermédiaire Doyenné du Comice, Angélys ou Conférence. Concernant l’incompatibilité de Beurré Hardy, voici l’explication donnée par Gilles Libourel à ce sujet :

Historiquement, Beurré Hardy a été très utilisée car elle avait la capacité de pousser très fort, très droit, très vite (bonnes caractéristiques donc pour un haute tige ou un intermédiaire). De plus, elle ne posait aucun problème de compatibilité dans le Nord de la France (région historique de production des poires). Mais dans le Sud de la France, on constate des dépérissements de Beurré Hardy sur cognassier qui certes se manifestent très tardivement, mais qui sont bien réels. Les seuls Beurré Hardy qui restent beaux après une ou deux décennies sont les poiriers affranchis (les racines de la variété ont pris le relais sur le porte-greffe). Donc il n’y jamais de problème lorsque l’arbre est jeune, notamment lorsqu’il est en production chez les pépiniéristes puis lorsqu’il se forme, mais plus tard des problèmes peuvent être rencontrés par le producteur. Au vu du changement climatique qui touche désormais l’ensemble de la France, il nous parait donc judicieux de généraliser la remarque d’incompatibilité de Beurré Hardy au Nord également. Aucun problème de ce type n’a été constaté avec Comice et Conférence (il est d’ailleurs davantage conseillé d’utiliser Comice comme intermédiaire). 

Certaines variétés de pêches, abricots et cerises présentent un fort besoin en froid, ce qui rend leur avenir incertain avec le changement climatique. Le symptôme principal d’un manque de froid est l’allongement des stades phénologiques des fruitiers. Les organes végétaux ont dans ce cas un développement asynchrone (ex : la majorité des boutons floraux se forment tandis que certaines fleurs sont déjà présentes). Si vous observez ce phénomène, le changement de la variété est à envisager.

Affiner votre choix de variétés

Voici quelques conseils qui peuvent encore vous aider à affiner votre choix variétal :

–   Les variétés à floraison tardive (qui ne sont pas nécessairement des variétés à maturité tardive !) réduisent le risque de gelées printanières. Il faut donc se renseigner sur la période de floraison des variétés sélectionnées si vous êtes fortement exposés à ce risque.

–   Les variétés tardives accentuent le risque de déficit hydrique, pour les espèces se récoltant durant ou après l’été, car les épisodes de sécheresses estivales au moment de la fructification impactent la qualité, la quantité et le calibre des fruits qui seront récoltés. A l’inverse, pour certaines espèces dont la récolte se déroulent en été, les variétés précoces réduisent les conséquences d’une sécheresse estivale.

–   Les variétés de cerises précoces seraient à priori moins sujettes aux attaques de mouches (mouche de la cerise et Drosophilia suzukii), sans qu’il n’y ait de consensus scientifique à ce sujet…

–   Il faudra également s’assurer que les variétés que vous sélectionnez sont compatibles avec les porte-greffes que vous avez choisis, notamment pour le cognassier BA29 pour le poirier, et le prunier myrobolan pour l’abricotier. Ces informations sont disponibles dans les tableaux ci-dessus.

–   Si vous n’êtes pas équipé de frigos pour conserver vos fruits et que vous devez les stocker sur votre exploitation, alors il est pertinent de choisir des variétés qui seront récoltées hors des périodes chaudes de l’année (juin – septembre) car la conservation des fruits sera de ce fait facilitée.

–   Il est intéressant, si vous vendez en circuit court, de répartir vos productions au cours de l’année et donc de choisir des variétés à maturité échelonnée (précoce – de saison – tardive), toutes espèces confondues, afin d’étaler vos ventes et d’élargir votre panel de fruits proposés à vos clients sur une période plus longue.

–   Les espèces comme le poirier, pommier et le cerisier sont majoritairement  autostériles, tout comme certaines variétés de prunier, nécessitant une pollinisation croisée par d’autres variétés. Les abricotiers et les pêchers sont à l’inverse autofertiles, sauf exceptions indiquées dans les tableaux ci-dessus. Quoi qu’il en soit, la diversité variétale est essentielle pour obtenir une bonne fructification, même lorsque les variétés sont autofertiles. Il est donc conseillé de planter plusieurs variétés à proximité. Les tableaux de complémentarités polliniques sont disponibles ci-dessous pour choisir les variétés compatibles, indiquées par les cases vertes :

(Pour zoomer sur l’image, cliquez droit dessus puis l’ouvrir dans un nouvel onglet)

Vous avez de ce fait l’essentiel des informations nécessaires pour affiner votre choix de variétés à partir des listes qui vous ont été données à la suite de la simulation sur la boite ‘’Variétés’’ de l’outil Deciduous. Si vous souhaitez en savoir encore davantage sur les variétés que nous conseillons, les fiches techniques par variété sont à retrouver dans les liens donnés en bas de page. Enfin, il est à noter que le choix variétal, contrairement au choix de porte-greffes, n’est pas irréversible, car il est possible de surgreffer une nouvelle variété sur un arbre dont la variété ne convient pas/plus. N’ayez donc pas peur de vous tromper sur quelques variétés !

Plus d’informations concernant les variétés (dont fiches techniques par variétés) :

Essais variétaux :

  • Pommes 2013 >>
  • Pêches 2006 >>
  • Cerises 2013 >>
  • Pêches 2012 >>
  • Pommes 2021 >>
  • Pêches 2016 >>
  • Abricots 2011 >>

Listes variétales :

  • Cerises >>
  • Abricots >>
  • Pêches >>
  • Pépins >>
  • Pommes 1 >>
  • Pommes 2 >>
  • Pommes 3 >>

Guides régionaux :

  • Pommes Sud-Est >>
  • Poires Sud-Est >>
  • Variétés Sud-Ouest >>
  • Variétés Nord-Ouest >>
  • Variétés Sud-Est >>
  • Variétés Sud-Ouest >>
  • Variétés haute-tige >>

Et plus globalement, voici la compilation des résultats du Grab sur le matériel végétal >>