RESULTATS 2024 : Alternatives au cuivre en viticulture pour le contrôle du mildiou

Réseau d’essais dans le Diois
BIOVIMED / TIGA

Par Claude-Eric PARVEAUD

Alternatives au cuivre et au soufre en viticulture : essai en conditions semi-contrôlées

Plusieurs stratégies alternatives au cuivre ont été évaluées dans un vignoble commercial biologique de cépage Muscat petit grains, en collaboration la Cave de Die Jaillance. Les stratégies testées sont basées sur une application précoce (stade 3/4 feuilles allongées) de produits de biocontrôle ou d’extraits de plantes. Le dispositif est constitué de 8 modalités et 6 répétitions. En 2024, les résultats montrent qu’il serait possible de repousser la première application de cuivre à l’apparition de la première tâche observée sans augmenter significativement les dégâts sur feuilles et grappes par rapport à une application dès le début de saison. Il convient toutefois d’être prudent dans l’extrapolation de ce résultat observé en parcelle expérimentale, car il repose sur une observation attentive et régulière de l’apparition des premières taches de mildiou dans toute la parcelle. L’efficacité de l’application de cuivre deux semaines après les premières contaminations est équivalente à celle des stratégies de biocontrôle basées sur 8 applications de biocontrôle (Roméo, Limocide, Belvine, Prêle/Saule), mettant en évidence l’efficacité nulle ou limitée des produits de biocontrôle appliqués dans ces conditions. Une analyse du sol de la parcelle expérimentale a permis de montrer qu’il n’y a pas de relation évidente entre la biomasse microbienne du sol, la teneur en cuivre du sol en 2024 et le cumul des quantités de cuivre apportée pendant 14 ans.

Résultats Essai Espenel

Essais participatifs

Le contrôle du mildiou et de l’oïdium de la vigne en viticulture biologique est basé sur l’utilisation de produits phytosanitaires à base de cuivre et de soufre. Afin de limiter les effets négatifs du cuivre et du soufre tout en maintenant un niveau de protection agronomiquement satisfaisant, l’efficacité de produits alternatifs est évaluée en combinaison avec de faibles doses de cuivre et de soufre. Cette évaluation est réalisée en essais participatifs, au sein d’un réseau de viticulteurs volontaires dans la vallée du Diois. Les modalités alternatives sont définies par les viticulteurs. En 2024, deux essais portaient sur les alternatives au cuivre, et un essai portait sur les alternatives au soufre. Le gel a provoqué d’importants dégâts sur la parcelle 3, et le grêle a provoqué des dégâts sur les parcelles 1 et 2. Sur la parcelle 1 (essai oïdium), le cumul des quantités de soufre apportés est de 53,8 kg/ha/saison. Sur les parcelles 2 et 3 (essais mildiou), les cumuls des quantités de cuivre métal sont de 3,3 et 1,7 kg/ha/saison, respectivement. La pression mildiou a été très forte en 2024 dans la vallée du Diois. L’ajout de petit lait au soufre n’a pas diminué significativement les dégâts d’oïdium. La conservation du petit lait de chèvre en bidon à température ambiante entraîne son acidification et affecte surtout sa teneur en nitrate et en phosphore, et la matière sèche. L’ajout de préparation à base de plantes à la protection cuprique n’a pas permis de diminuer significativement les dégâts de mildiou. Sur la parcelle 2, l’application de dose de cuivre plus élevée qu’en 2023 peut contribuer à expliquer qu’aucun effet significatif n’a été observé en 2024, contrairement à 2023 et 2021. Sur la parcelle 3, les difficultés rencontrées lors des traitements expliquent l’augmentation des dégâts observée dans la modalité Alternatif.

Résultats Essais participatifs
Ces résultats ont été présentés aux viticulteurs le 23 octobre 2024 sur une des parcelles à Saillans. Des échanges riches qui confirment l’intérêt des producteurs pour ces travaux.

Pour compléter, présentation sur le biocontrôle en viticulture (RDV Tech&Bio 17 octobre 2024)

Cette action a reçu le soutien financier de 

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