Des engrais verts comme enherbement du rang à l’implantation d’un verger de pêchers

Le travail du sol dans les premières années d’implantation d’un verger est primordial pour permettre un bon développement des arbres et assurer un capital pour toute la durée de son exploitation. Même si cette technique est efficace dans le contrôle des adventices, elle peut défavoriser la biodiversité. La culture d’engrais verts en automne et en hiver est testée pour compenser ces inconvénients du travail du sol. L’expérimentation a lieu sur la station de UERI INRA de Gotheron (Saint-Marcel-lès-Valence, Drôme), dans un verger de pêchers de variété Bénédicte (greffé sur Monclar). Les arbres ont été plantés en février 2018 directement dans les engrais verts semés à l’automne 2017.

Quatre modalités sont comparées dans l’essai :

  1. travail du sol (témoin)
  2. engrais vert 1 : mélange Avoine rude, Trèfle incarnat et Trèfle d’Alexandrie
  3. engrais vert 2 : mélange Avoine rude, Vesce d’hiver et Vesce de printemps
  4. engrais vert 3 : mélange Pois d’hiver, Trèfle d’Alexandrie et Vesce d’hiver

Les résultats montrent que la culture d’engrais verts sur le rang d’un verger de pêchers dès la plantation apporte de nombreux bénéfices par rapport au travail du sol seul : restitution d’éléments, meilleure croissance des arbres, augmentation de la biodiversité du sol (Vers de terre et vie microbienne) et au dessus du sol (insectes et autres arthropodes). L’obtention de ces bénéfices nécessite d’être vigilant sur la destruction des engrais verts au printemps pour éviter les concurrences vis-à-vis des arbres et favoriser les restitutions. Même si cette technique permet une couverture plus importante du sol sur l’année, les modalités testées ont nécessité un travail du sol important (préparation des semis, enfouissement). Les essais futurs pourront notamment rechercher des espèces compatible avec des techniques culturales simplifiées et facilement destructible par roulage ou broyage.

Cette action a reçu le soutien financier du plan Ecophyto, pour une agriculture moins dépendantes des pesticides.